L’éducation est un pilier fondamental de toute société, mais les méthodes, les valeurs et les attentes varient considérablement d’un pays à l’autre. La Chine et la France offrent deux visions contrastées du système éducatif, façonnées par des contextes historiques, culturels et sociaux profondément différents.

Voici les principales différences que l’on peut observer :

La place de l’école dans la société

En Chine

L’éducation est perçue comme le principal moyen de réussite sociale. Cette vision est héritée du confucianisme, qui valorise le respect de l’autorité, l’effort et la hiérarchie. Les familles chinoises investissent énormément dans l’éducation de leurs enfants, souvent dès le plus jeune âge, avec une pression forte pour obtenir de bons résultats.

En France

Si l’école est également considérée comme un outil d’ascension sociale, la relation à l’institution éducative est plus ambivalente. L’esprit critique, la créativité et la participation sont encouragés, parfois au détriment d’une discipline stricte. L’école française valorise davantage l’émancipation individuelle que la conformité, les progressions plutôt que les résultats.

Méthodes d’enseignement

En Chine

Les méthodes d’enseignement  sont souvent centrées sur la mémorisation, la répétition et les performances aux examens. Le Gao Kao (高考, équivalent à notre baccalauréat), l’examen national d’entrée à l’université, symbolise cette logique très compétitive où seuls les meilleurs élèves peuvent prétendre à rentrer dans les meilleres universités.

En France

Les pédagogies sont plus diversifiées, avec une place importante accordée à l’élève, sa capacité d’argumentation, au débat et à la compréhension conceptuelle. Les examens restent importants, mais ils ne constituent pas une unique voie de sélection.

Le rapport élève-professeur

En Chine

Le professeur est une figure d’autorité incontestée. Il incarne le savoir, le respect des règles et le modèle à suivre. Influencé par la pensée confucéenne, ce rapport est empreint de hiérarchie et de distance : l’élève se doit d’écouter, d’apprendre et de ne pas remettre en cause la parole du maître. L’attitude attendue est respectueuse, disciplinée, et souvent silencieuse. Le système repose beaucoup sur la discipline et l’endurance.

Contester ou interroger le professeur peut être perçu comme un manque de respect.

En France

Le rapport a évolué passant du “Monsieur / Madame” quand on s’adresse au professeur au prénom directement. Il est devenu plus horizontal et fondé sur le dialogue. Bien que le professeur soit une figure d’autorité, il est souvent perçu comme un guide ou un accompagnateur. L’élève est encouragé à poser des questions, à critiquer de manière constructive et à développer sa propre pensée.

Le système tend à valoriser l’interactivité et l’autonomie. Toutefois, cette plus grande liberté peut parfois rendre la gestion de la classe plus complexe et entraîner un manque de rigueur ou de motivation chez certains élèves.

Le rapport aux devoirs et au temps libre

En Chine

Les devoirs sont très nombreux, et les enfants passent souvent de longues heures à étudier, y compris le soir et le week-end. Les cours de soutien privé étaient très répandus… En effet, depuis juillet 2021, les cours de soutien ont été interdits afin de diminuer le stress des élèves et la pression, sociale et financière, sur les familles. Cette mesure, qui a reçu un accueil mitigé, est accompagnée par la mise en place d’activités extra-scolaires et d’aide aux devoirs par le gouvernement afin de réduire les inégalités.

En France

Le volume des devoirs varie selon les niveaux et les établissements mais aussi les pédagogies (Montessori / école classique), mais le temps libre et les activités extra-scolaires sont jugés essentiels pour l’épanouissement de l’enfant. Le système tend à chercher un équilibre entre vie scolaire et vie personnelle.

L’implication des parents

En Chine

Les parents chinois suivent de très près la scolarité de leurs enfants, parfois de manière très exigeante. Ils peuvent considérer les résultats scolaires comme un reflet de leur propre réussite ou des sacrifices financiers consentis en tant que parents.

En France

Les parents français sont impliqués, mais l’autonomie de l’enfant est davantage valorisée. L’idée que l’enfant doit construire son propre parcours est plus présente.

Les systèmes éducatifs chinois et français reflètent des conceptions culturelles différentes du savoir, de l’autorité et de la réussite. Si le modèle chinois mise sur la rigueur et la performance (en attestent les classements PISA), le modèle français quant à lui, valorise davantage la pensée critique et l’épanouissement personnel (héritage du “siècle des Lumières”).

Et vous, quel système aurait votre préférence ? 🙂

Quoi qu’il en soit, comprendre ces différences permet de mieux appréhender les enjeux interculturels et d’ouvrir des pistes d’enrichissement mutuel.